Rêverie mécanique pour petits et grands à la Halle de la Machine de Toulouse

C’est en novembre 2018 qu’Ariane et le Minotaure sortent pour la première fois en public, pour arpenter les rue de Toulouse lors d’un véritable opéra urbain attirant près de 850 000 spectateurs. 38 et 47 tonnes, voilà les poids respectifs de ces deux géants de bois et d’acier, ayant depuis trouvé refuge à la Halle de la Machine, un nouvel espace culturel de 5000 mètres carrés situé sur l’ancienne piste de l’Aéropostale, au cœur du quartier de Montaudran. Ce véritable bestiaire mécanique abrite les innombrables engins fantastiques imaginés et animés par la Compagnie La Machine, depuis sa création. Préparez-vous pour un voyage enchanteur au pays de la poésie.

L’univers de la Machine : le génie de Léonard de Vinci, et l’imaginaire de Jules Verne 

Entre les murs de verre de la Halle, des machines tout droit sorties de l’esprit de François Delaroziere, le chef d’orchestre de la compagnie, émerveillent petits et grands. De nombreux hommes et femmes en combinaison orange gesticulent autour des machines et d’un public tout sourire. La plupart ont assisté à la naissance du projet de la Compagnie La Machine en 1999. Ils nous racontent avec nostalgie, la confection dans leurs ateliers Nantais, de leur premier Géant, mesurant 12 mètres de haut, une véritable prouesse technique pour l’époque. Chaque machine nait d’un processus de création méticuleux : d’abord, la phase de recherche et d’étude anatomique des créatures est cruciale. Ensuite, la phase de croquis à la Léonard de Vinci permet de coucher les idées sur le papier. Puis, vient la maquette détaillée. “C’est de l’orfèvrerie ! ” lance une machiniste en nous montrant fièrement les fines pièces sculptées et emboitées de l’homme-cheval miniature. C’est seulement après ces étapes que l’on se lance dans la fabrication grandeur nature. Une fois le monstre achevé, il est temps de lui donner vie à travers des spectacles urbains dont les points clés sont toujours la surprise et l’émotion du spectateur.

Des centaines de machines de toutes les tailles dans la Halle

Dessin technique du dragon de Calais

Maquette de l'homme-cheval

Quand les machines ne sont pas en spectacles aux quatre coins du monde, ces créations sont exposées et racontées par leurs machinistes eux même, des étoiles plein les yeux, au sein de cette écurie toulousaine. De l’histoire de la Compagnie, à ses petits secrets, en passant par ses meilleures anecdotes, on reste accrochés aux lèvres de ces conteurs et conteuses passionnés, les yeux écarquillés. Ici, on ne connait pas l’ennui d’une simple visite au musée, tout est en mouvement, improvisé, et fluide.  Les rouages s'enclenchent, la musique retentit, les torches s’enflamment, la magie opère grâce aux gestes subtils des machinistes aux multiples casquettes.  Une circassienne grimpe aux commandes de gigantesques ailes articulées, François Delaroziere en personne nous offre un concert en actionnant les différentes machines de la Symphonie Mécanique, une comédienne invite le public à participer aux différents stands de kermesse créés par Pierre De Mecquenem, comme le brûle-chandelle, la catapulte ou le fer de lance.

Et oui, à la Halle de la Machine, on arrive en pensant assister à une exposition, et on repart avec la sensation d’avoir participé à un spectacle de rue.

Un machiniste en pleine explication farfelue de cette montgolfière qui vole grâce au gaz produit par les plantes !

François Delarozière animant les machines musicales de la Symphonie Mécanique

Le stand explosif du Brûle-Chandelle

Au delà de la visite...

Vous n’en avez pas eu assez ? Offrez-vous une balade sur le dos du Minotaure ! Le gardien de Toulouse peut transporter jusqu’à 50 personnes pour six excursions de 45 minutes par jour dans le quartier de Montaudran. Perchez dans une nacelle à 9 mètres de haut, vous observez de plus près ce symbole de la mythologie, rendu plus vrai que nature grâce à sa respiration et ses expressions de visage ultra-réalistes. Les places sont chères alors pensez à réserver avant votre venue ! Les visiteurs sont également invités à monter sur la tête d’Ariane, l’araignée géante qui bave et crache de l’eau par les filières de son abdomen, pour en comprendre les secrets de manipulation.

Une petite promenade à dos de minotaure

Ariane l'araignée

Pour aller plus loin, la Halle de la Machine propose des ateliers en famille, afin d’apprendre à dessiner sa machine de spectacle, ou encore inventer sa machine sonore. D’une durée d’une heure quinze, ces ateliers sont accessibles à partir de 6 ans.

Pensez aussi à vérifier la programmation culturelle du lieu, extrêmement riche et variée : concerts, spectacles et événements grand public invitent les spectateurs à (re)découvrir les machines autrement tout au long de l’année. Et pourquoi ne pas assister au Dîner des Petites Mécaniques, un dîner-spectacle mécanico-gastronomique orchestré par François Delaroziere, et concocté par le chef Simon Carlier, lors duquel le pain est servi à la catapulte et les desserts tombent du ciel.

Le Dîner des Petites Mécaniques

La machine à faire chanter les verres à pied

Le Minotaure Café

Le manège carré Sénart

L'attraction poisson du manège carré Sénart

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Article rédigé par Léa Dürr pour le Guide Toulouse Pyrénées