La Grotte du Mas d’Azil, découverte d’une caverne Préhistorique de renommée mondiale en Ariège

L’Ariège dispose d’un vaste monde naturel souterrain et de grottes majestueuses ayant traversées les âges. Située en plein cœur du massif du Planturel, la grotte du Mas d’Azil en est probablement l’exemple le plus spectaculaire. Cette cavité gigantesque renferme une des grottes préhistoriques les plus renommées d’Europe et a même donné son nom à une période de la Préhistoire de par les vestiges exceptionnels qu’elle a livrés au fil des explorations : l’Azilien. Au bord de l’Arize, à l’abri d’un immense porche, la grotte du Mas d’Azil offre aux visiteurs un véritable voyage dans le temps ! Classé parmi les Grands Sites des Pyrénées, ce lieu insolite et grandiose est à découvrir impérativement au cours d’un séjour dans l’Ariège.

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Un site exceptionnel

Nous parcourons la route sinueuse de la vallée en direction du Mas d’Azil quand soudain une gigantesque paroi rocheuse percée d’un porche naturel se dresse devant nous ! La route continue sous la cavité sur une longueur de 420 mètres nous plongeant dans la pénombre. Voici la seule caverne d’Europe que l’on peut traverser en voiture ! Une entrée en matière sensationnelle. 

Remontons un peu le temps ! Il y a deux millions d'années, la rivière Arize bute contre la falaise et y creuse un porche de 70 mètres de haut et de large pour traverser le massif du Plantaurel et ressortir cinq cents mètres plus loin. Au XIXe siècle, les travaux de construction de la route sous la caverne livrent les premiers vestiges archéologiques qui permettent d’identifier une culture préhistorique encore inconnue. Le site capture l’attention d’archéologues, de collectionneurs et d’historiens et les fouilles se prolongent jusqu’à nos jours.  

La magie de la caverne

  

Situé le long de la route, un bâtiment d'accueil donne accès à l’entrée de la grotte. Il faut toutefois garer son véhicule avant le tunnel pour emprunter à pied une passerelle qui longe la route au-dessus de la rivière pour rejoindre le bâtiment intégré dans la caverne. Notre guide nous attend et c’est en petit groupe que nous entrons dans l’enceinte de cette curiosité géologique classée Monument Historique depuis 1942. Nous pénétrons dans la première salle de la grotte aux dimensions incroyables, la salle du Temple, et nous nous laissons emporter immédiatement par la magie des lieux. La superbe mise en lumière des cavités reflète son immensité et c’est avec émerveillement que nous admirons la formation géologique de la grotte. L'éclairage moderne et immersif a été confié à René Stinville, qui a notamment mis en lumière l'Arc de Triomphe à Paris. Des diodes électroluminescentes sont installées tout au long du parcours pour ne pas dégager de chaleur.

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Sur les traces de nos ancêtres

C’est parti pour une heure de visite guidée pour revivre les fouilles des archéologues au travers de leurs découvertes : de superbes objets gravés et sculptés dont le fameux « faon aux oiseaux » ainsi que des ossements d’animaux de l’ère glaciaire témoignent de la présence attestée de mammouths, de rhinocéros laineux, d’ours et d’Hommes préhistoriques. 

Dans cet immense abri naturel où se sont tout d’abord réfugiés ces animaux, différentes cultures se sont succédées à la charnière entre les chasseurs-cueilleurs du Paléolitique et les sédentaires du Néolitique : les Aurignaciens (40000 ans avant JC), les Magdaléniens (16000 ans avant JC) et les Aziliens (13000 à 9000 ans avant JC). Ici pas de stalactites ou de stalagmites, il s’agit d’une grotte sèche, habitée essentiellement de nos jours par des colonies de chauves-souris.

La salle du Temple

La galerie aux Ours renferme de multiples ossements – Photo © LIONEL RUHIER

La salle du Temple constitue la plus vaste de la grotte. Nous traversons ensuite une succession de diverses galeries qui ont toutes jouées un rôle dans la vie sociale des hommes préhistoriques. Dans la galerie des Silex fut découvert le propulseur du « faon aux oiseaux » et un bâton percé qui représente l’avant d’un cheval. Le guide nous présente des répliques intactes pour illustrer ses explications sur l’ingéniosité de ces artistes et redoutables chasseurs. Puis vient la salle Mandement, baptisée en mémoire de Joseph Mandement, ce journaliste et photographe passionné de la Préhistoire qui initia des fouilles dès 1937. Ses trouvailles furent exceptionnelles : un réseau de galeries incroyables et surtout, le crâne d’une jeune fille magdalénienne qui secoua les historiens à travers le monde. La visite continue par l’exploration de la galerie aux Ours qui abrite de nombreux ossements de ces animaux sauvages qui régnaient en maître dans les cavernes de la Préhistoire. Enfin la salle Piette, située sur la rive droite de l’Arize, est baptisée en l’honneur de d’Edouard Piette, le premier véritable archéologue des lieux avec ses fouilles entreprisses entre 1887 et 1894. C’est d’ailleurs lui qui mit au jour une nouvelle culture de la Préhistoire : celle des Aziliens.

Une succession de salles et de galeries impressionnantes – Photo © LIONEL RUHIER

Après une heure de visite captivante, le centre d’interprétation permet de comprendre en détails la vie des premiers Hommes qui ont occupé le site grâce à une muséographie interactive et à des reproductions de peintures et gravures inaccessibles au public.

Le Centre d’interprétation

Photo © LIONEL RUHIER

En ressortant de la caverne, une étrange sensation d’exister aujourd’hui grâce à ces ancêtres préhistoriques nous saisit. Pouvaient-ils imaginer un instant que 40000 ans plus tard des visiteurs du XXIe siècle s’émerveilleraient devant leur lieu de vie et devant tout ce patrimoine inestimable livré à l’Humanité, avide de découvrir leur passé !  

Le Musée de la Préhistoire du Mas d’Azil

Pour prolonger la visite et découvrir la riche collection d’objets retrouvés dans la grotte, le Musée de la Préhistoire se situe à 800 mètres, au cœur de la commune du Mas d’Azil. Il complétera parfaitement ce voyage dans le temps ! Il est libre d’accès avec le billet d’entrée de la grotte.

Bonne visite sur les traces de nos ancêtres ! 

Réservations conseillées toute l’année. 

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Reportage et photos réalisés par Lesley Williamson pour le Guide Toulouse Pyrénées

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